Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

« Croire en la justice avant tout »

Marie Marine Le Vaillant
17 juillet 2014
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La première chose que l’on remarque en rencontrant Zaki, ce sont ses multiples tatouages qu’il revendique, entre autres, comme un symbole de son ouverture d’esprit. Membre de la petite communauté syriaque catholique, il continue de prier en araméen la langue de ses ancêtres.


La première chose que l’on remarque en rencontrant Zaki, ce sont ses multiples tatouages qu’il revendique, entre autres, comme un symbole de son ouverture d’esprit. Ce jeune arabe chrétien, fiancé à une italienne est en effet très à l’écoute de l’autre. Il espère bientôt voir son pays adopter le même comportement.

Zaki, quels sont tes hobbies ? Comment occupes-tu ton temps libre ?

Je travaille dans le domaine de la musique, c’est une passion à laquelle je m’adonne également durant mes moments libres. Et ce depuis très longtemps car déjà au collège, j’avais pris l’initiative de monter un groupe avec des amis, au sein duquel je jouais de la guitare. Aujourd’hui, je préfère écouter plutôt que jouer. En ce moment, je suis un grand fan du groupe Pink Floyd.

Pales-nous de tes amis. Te ressemblent-ils ?

Pour être honnête, je n’ai pas beaucoup de relations amicales. Ici j’ai du mal à accorder ma confiance aux gens. En revanche, j’ai deux très bons amis de longue date sur lesquels je sais que je peux compter. Le premier me ressemble beaucoup car nous avons grandi ensemble. Le second est mon opposé mais nous nous retrouvons autour de notre passion commune pour la musique. J’ai naturellement une relation très forte avec ma fiancée qui est originaire d’Italie. Je ne saurais pas dire si nous sommes similaires ou différents… Car bien que nos cultures ne soient pas comparables, nous sommes sur la même longueur d’onde au quotidien.

T’intéresses-tu à l’actualité de ton pays ? Et suis-tu les informations en général ? Si oui, y a-t-il un sujet qui te préoccupe plus que d’autres en ce moment ?

Si je suis les actualités du pays, c’est uniquement car mon travail en dépend directement. En effet, souvent les gens pensent que le monde de l’art et du spectacle est épargné par les désagréments liés au conflit. C’est faux, car pour ma part, si un évènement est annulé en raison de la situation, nous en souffrons directement. Dernier exemple en date : il était prévu que je travaille tout au long du pèlerinage des étudiants français. En raison de son annulation de dernière minute, je dois chercher autre chose à faire.

Parle-nous des membres de ta famille. Quelles sont tes relations avec eux ?

Je suis très proche de ma famille. Surtout de mon père que je considère comme mon meilleur ami. Nous travaillons ensemble mais nous prenons également du plaisir à partager nos moments libres. Ce que j’apprécie énormément chez mes parents, mon frère et ma sœur, c’est qu’ils ne me jugent jamais.

As-tu une religion ? Si oui, quelle place prend-elle dans ta vie quotidienne ?

Je ne suis pas un grand religieux, mais en tant que chrétien et membre de la paroisse catholique syriaque de Jérusalem, je me dois d’aller un minimum à l’Eglise. Notre communauté est très minoritaire, nous ne sommes qu’une quarantaine dans notre paroisse. Nous, la jeune génération, devons continuer à entretenir cette culture afin qu’elle ne disparaisse pas. Nous tentons également de pratiquer l’araméen, langue des racines, dans laquelle est dite la messe. Pour moi, pratiquer ma religion est plus un symbole de respect que de foi.

Quels sont tes projets sur le plan personnel et professionnel ?

Pour l’instant, je travaille en tant qu’ingénieur du son une partie du temps et l’autre partie j’aide mon père qui possède un magasin d’instruments de musique. Dans le futur, j’aimerais contribuer à rendre ce commerce plus important. Sinon, je me suis mis à étudier la cuisine il y a peu de temps. C’est un univers très différent de celui auquel je suis habitué, mais je me dis de plus en plus que j’aimerais y travailler. Et pourquoi ne pas un jour ouvrir mon propre restaurant, ici ou ailleurs…

Pour finir et en quelques mots, que souhaites-tu à ton pays?

Je souhaite que dans les semaines, mois et années qui arrivent, ce pays parvienne à mettre un peu de côté la religion. D’un côté comme de l’autre, elle est beaucoup trop présente dans les décisions politiques et contribue à attiser les tensions. Il faut que les israéliens et les palestiniens apprennent à croire en la justice avant tout.

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