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Israël a 70 ans: la prière des catholiques hébréophones

Christophe Lafontaine
20 avril 2018
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Israël a 70 ans: la prière des catholiques hébréophones

Chaque année, les communautés catholiques hébréophones d'Israël ont l’habitude de prier pour la paix du pays à l’occasion de l’anniversaire de la création de l’Etat hébreu. Les 70 ans du pays n’échappent pas à la règle.


L’anniversaire des 70 ans de la création de l’Etat d’Israël est marqué cette année dans le pays du mercredi 18 avril au soir jusqu’à la soirée du samedi 21. Et donne, tant les défis domestiques et régionaux sont nombreux, un écho particulier à la prière catholique dite du « Jour de l’Indépendance ». Habituellement récitée chez les fidèles d’expression hébraïque du diocèse de Jérusalem qui voient l’occasion, spécialement en ce jour, de joindre « leurs voix à celles de tous les citoyens de l’Etat hébreu » qui prient « pour la paix du pays et de tous ses habitants. », indique le site du vicariat Saint-Jacques en charge des communautés catholiques hébréphones en Israël. Demandant à Dieu d’envoyer sa « lumière » et sa « vérité » aux dirigeants israéliens afin de leur donner  sa «  sagesse » afin qu’ils puissent « conduire les citoyens de l’Etat sur les chemins de justice et de la paix. »

C’est par une demande de bénédiction que commence cette prière : « Notre Père qui est aux cieux, Rocher d’Israël et Rédempteur d’Israël, bénis l’Etat, protège-le et étend sur lui et aini que sur tous ses voisins la tente de ta paix ».  S’élève ainsi la demande qu’il n’y ait plus de haine entre les peuples. Et l’appel aussi à ce qu’il n’y ait plus de jalousie, de compétition, plus de victoire de « d’un peuple sur l’autre. » A noter que les festivités liées aux 70 ans d’Israël se déroulent dans un contexte diplomatique tendu, à la veille d’un vendredi de manifestations à Gaza, et après les frappes israéliennes en Syrie en février dernier. Le spectre iranien, ennemi juré de l’Etat hébreu et grand allié de la Syrie, étant régulièrement agité.

La prière se poursuit avec un vœu d’espérance. Celle de voir « tous les résidents de l’Etat (…) vivre dans l’unité, dans les liens de fraternité et de dévouement à chacun ». Israël abrite en son sein des Juifs (pratiquants ou non), des Arabes (musulmans, chrétiens, druzes) et des migrants majoritairement chrétiens. Sur cette scène domestique, malgré une économie florissante, les inégalités sociales vont croissante. Qui plus est, la pression des juifs religieux et ultranationalistes n’a jamais été aussi forte sur les questions du shabbat et du service militaire par exemple. Cela creusant ipso facto un fossé de plus en plus large avec le reste de la société. Ce qui fait de la société israélienne, une société réellement fragmentée.

C’est d’ailleurs l’objet de l’appel final de la prière des catholiques hébréophones qui invoquent Dieu pour « aider en particulier les plus faibles dans la société à trouver leur place, à trouver une manière de vivre dans la dignité et la droiture. »

Israël fête les 70 ans de sa déclaration d’indépendance, suivant le calendrier hébraïque. Le Jour de l’indépendance Yom Ha’atsmaout est toujours précédé de Yom Hazikaron, dédié aux soldats tués et aux victimes du terrorisme. 

Il y a 70 ans, le 14 mai 1948 correspondait au cinquième jour du mois d’Iyar, qui, selon les années, tombe en avril ou mai. Cela aura échappé à l’administration américaine, qui déménagera – selon le calendrier grégorien – son ambassade à Jérusalem le 14 mai 2018 et non pas le 19 avril de cette année-là.