Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

A Damas couvents et églises également sous les bombes

Giuseppe Caffulli
18 janvier 2018
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Des tirs d’obus tombent depuis des jours sur les quartiers chrétiens de Damas, en Syrie. Ce sont surtout le Patriarcat Melkite et la paroisse des Franciscains de la Custodie de Terre Sainte qui en paient le prix.


Une centaine, peut-être plus. Une véritable pluie d’obus tombe depuis lundi 8 janvier sur les quartiers chrétiens de la vieille ville de Damas. Le Patriarcat grec-catholique (Melkite) et la paroisse tenue par les franciscains de la Custodie de Terre Sainte, dédiée à la conversion de Saint Paul, dans le quartier de Bab Touma, en paient le prix. Heureusement, dans la paroisse franciscaine, on compte seulement des dégâts matériels mais pas de victimes.

Un autre sort a été réservé à certains fidèles du patriarcat grec-melkite. Au moins 30 obus seraient tombés dans la zone où se trouvent la cathédrale et le siège du Patriarcat. Certaines sources parlent de 5 victimes. Les attaques viennent de la région de la Goutha orientale, à la périphérie de la capitale, contrôlée par les rebelles anti-Assad.

Frère Bahjat Elia Karakach, frère mineur, est responsable de la paroisse de la Conversion de Saint Paul. Avant-hier aussi, nous dit-il, un obus est tombé sur le couvent et la paroisse. Les dommages causés à l’église et aux structures de la paroisse sont importants. Des gravats partout, des fenêtres brisées par le souffle des explosions. L’une d’elle en particulier a atteint un mur extérieur de l’église. « La situation – explique le frère – reste très instable ».

Les tirs d’obus n’ont pas un objectif précis. Le but serait avant tout d’alimenter la tension, après une longue période de grande tranquillité, surtout quand se profilent à l’horizon des négociations internationales. Il y a quelques jours, sur le site Ora Pro Siria, Joseph Antabi a fait entendre par sa voix la détresse des chrétiens de Damas. « Je suis découragé. Je vois un avenir noir. Nous sommes convaincus qu’il y a des pays (les Etats-Unis et Israël en premier lieu) qui ne veulent pas de chrétiens au Moyen-Orient. S’il y a des chrétiens, il y a de la résistance, il y a une identité et une conscience ; si seuls les musulmans restent, ce sera plus facile de trouver le prétexte pour prendre la terre de la Syrie. Au Moyen-Orient, cette opération de nettoyage a lieu. Après avoir balayé les chrétiens d’Irak, ils continueront avec la Syrie… »

Une nouvelle session de pourparlers de paix sous l’égide des Nations unies est planifiée le 21 janvier à Genève. Fin janvier, une série de négociations prévues par Valdimir Poutine devrait avoir lieu à Sotchi, en Russie. Mais l’inconnu, à Sotchi comme à Genève, reste la participation et le poids politique du front anti-Assad. Le principal obstacle des négociations reste encore aujourd’hui l’avenir du président syrien Bachar el-Assad et le début d’une phase de transition qui devrait déboucher sur une nouvelle constitution et des élections politiques.