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A Jérusalem, les chefs religieux disent non au sang et à la vengeance

Giuseppe Caffulli
20 novembre 2014
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A Jérusalem, les chefs religieux disent non au sang et à la vengeance
L'étreinte entre le grand rabbin d'Israël, Shlomo Amar, et un imam lors de la cérémonie devant la synagogue où a eu lieu l'attentat - Jérusalem

Dans une Jérusalem encore secouée par les récents événements et les épisodes continus de violence (dernièrement, l'attaque de la synagogue Kehilat Yaakov où cinq personnes ont été tuées en plus des deux meurtriers), les évêques et les représentants des communautés religieuses de Terre Sainte se sont rencontrés, ce mercredi 19 novembre, pour exprimer leur solidarité à la communauté juive affectée et condamner ensemble tous les actes de violence.


Dans une Jérusalem encore secouée par les récents événements et les épisodes continus de violence, les évêques et représentants des communautés religieuses de Terre Sainte se sont rendus, ce mercredi 19 novembre, à la synagogue Kehilat Yaakov, théâtre de la dernière et sanglante attaque terroriste. Ils ont exprimé leur solidarité à la communauté affectée et condamné ensemble tous les actes de violence qui n’épargnent – désormais – même plus les lieux de culte. S’étaient déplacés chrétiens, musulmans, druzes et juifs. Du côté chrétien étaient, entre autres, présents le Patriarche latin de Jérusalem Fouad Twal et le Patriarche grec-orthodoxe Théophile III. « Les prises de paroles – a partagé, à l’agence Fides, le Patriarche latin – ont redit avec insistance qu’il n’y a aucune raison ou intention politique qui puissent justifier la violence contre des fidèles en prière où des agressions sur des lieux dédiés à la prière, au silence et à l’adoration. Il a été fait appel aux responsabilités des dirigeants politiques et chefs religieux qui doivent transmettre dans leurs communautés respectives des messages de paix et d’entente tout en veillant à ce que ne se germent pas les mauvaises graines de la haine et de l’intolérance ».

« Le fait même de nous réunir ensemble dans ce lieu marqué par la douleur et la violence – a ajouté Mgr Twal – est un signe d’espoir. Cela signifie qu’à Jérusalem les différentes religions portent la volonté de coexister dans la paix et le respect mutuel ; plus encore, que le conflit et la violence ne peuvent prévaloir et défigurer le visage de la ville Sainte. Dans cet esprit, nous, les chrétiens, préparons l’Avent avec l’espoir d’être en mesure d’accueillir les pèlerins du monde entier ».

Sur l’attaque de la synagogue Kehilat Yaakov, au cœur du quartier orthodoxe de Har Nof à Jérusalem-Ouest, s’est également exprimé le pape François lors de son audience générale de mercredi matin : « Je suis avec inquiétude – a dit le Saint Père – l’accentuation alarmante des tensions à Jérusalem et dans d’autres régions de Terre Sainte avec des épisodes de violence inacceptables qui n’épargnent même plus les lieux de culte. J’assure une prière spéciale pour toutes les victimes de cette tragique situation et pour toutes celles et ceux qui souffrent de leurs conséquences. Du plus profond de mon cœur, je lance un appel aux parties concernées afin qu’elles mettent fin à cette spirale de haine et de violence et prennent des décisions courageuses en faveur de la réconciliation et de la paix. Bâtir la paix est difficile, mais vivre sans paix est un tourment ».

Selon les sources policières, les deux terroristes arabes sont entrés mardi, vers 7 heures du matin, dans la synagogue en se jetant sur les fidèles avec des fusils, couteaux et barres de fer. Les meurtriers, des Palestiniens de Jérusalem-Est, sont arrivés en voiture et, à peine entrés, auraient commencé à tirer au fusil en criant « Allah-hu Akbar« . L’attaque a fait cinq victimes (4 rabbins et un policier) et 7 blessés parmi les fidèles.

Les agresseurs ont déjà été identifiés et leurs maisons, à Jérusalem-Est, rasées. Une réaction qui a générée encore plus de tensions : aujourd’hui les rues de Jérusalem sont le théâtre de jets de pierres et de vandalisme avec pour protagonistes, selon une stratégie déjà mise en œuvre dans le passé, un grand nombre de mineurs.