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Ecrasante majorité au Parlement britannique pour la reconnaissance d’un Etat palestinien

Terresainte.net
14 octobre 2014
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Ecrasante majorité au Parlement britannique pour la reconnaissance d’un Etat palestinien
Un débat à la Chambre des communes ©Catherine Bebbington/Parliamentary Copyright

Le Parlement britannique devait se prononcer lundi 13 octobre sur une motion parlementaire encourageant le gouvernement à reconnaître « l’Etat de Palestine aux côtés de l’Etat d’Israël». Si l’adoption du texte n’a pas de portée prescriptive, il constitue néanmoins un symbole fort en Europe occidentale.


(Jérusalem/n.k.) – A 274 voix contre 12, les députés britanniques ont adopté une motion parlementaire précisant que, selon elle, « le gouvernement devrait reconnaître l’Etat de Palestine au côté de l’Etat d’Israël au titre de contribution à l’établissement d’une solution négociée à deux Etats ».

Déposé par un député travailliste, le texte a agité le monde politique en Grande-Bretagne et bien au-delà de ses frontières. C’est en effet la première fois qu’un pays d’Europe occidentale se prononce avec autant de clarté sur sa volonté de voir advenir un Etat palestinien aux côtés de l’Etat hébreu, conformément à la traditionnelle « solution à deux Etats ».

« La Grande-Bretagne a une responsabilité historique et morale. Cela fait trop longtemps que la Palestine est occupée, que ses habitants vivent une vie misérable. Que les Israéliens continuent, petit à petit, à construire sur des terres qui ne leur appartiennent pas. Il est grand temps que le monde reconnaisse l’Etat palestinien comme l’ont déjà fait 134 pays auprès des Nations unies » indique le député travailliste Alan Duncan, ancien secrétaire d’Etat au développement international.

S’il devenait de plus en plus évident que la motion serait adoptée, personne ne s’attendait à un tel plébiscite. Il n’en reste pas moins que le texte ne pourra pas infléchir formellement la position britannique officielle sur le dossier israélo-palestinien. N’ayant pas de portée prescriptive, la motion ne pourra être que symbolique. Le Premier ministre David Cameron, après avoir demandé aux membres de son gouvernement de s’abstenir, a fait savoir  que la politique du Royaume-Uni resterait la même.

Mais toute symbolique qu’elle soit, la mesure a beaucoup fait réagir, notamment au Proche-Orient. Israël a ainsi fait savoir, par la voix du ministre des Affaires étrangères Avigdor Liberman, qu’ « unereconnaissance internationale prématurée envoie aux dirigeants palestiniens le message alarmant qu’ils peuvent se soustraire aux choix difficiles que les deux parties ont à faire, et sape les chances d’atteindre une paix véritable ». Côté opposition, le dirigeant travailliste Isaac Herzog a vu dans ce vote « l’échec de la politique de Netanyahu et Liberman ». « Un vent froid souffle sur Israël de tous les coins du monde, mais le premier ministre et le ministre des Affaires étrangères refusent de reconnaître les faits, qui vont faire advenir une rude tempête politique » ajoute-t-il.

Si beaucoup en Israël veulent minimiser l’impact, le fait que la Grande Bretagne, ancienne puissance mandataire, fasse un tel pas, revêt une portée symbolique particulière.

Pour la diplomatie israélienne, c’est un nouveau revers, à peine une semaine après que la Suède ait également annoncé son intention de reconnaître la Palestine comme Etat. Le cas suédois est cependant plus problématique, puisque c’est ici le gouvernement qui envisage d’acter cette reconnaissance, sans passer par la voie parlementaire. La réaction israélienne a été la même que pour la Grande-Bretagne : reconnaître un Etat palestinien ne servira pas la paix, détériorera les relations entre Israël et la Palestine,  et mieux vaut pour l’Occident se concentrer sur le dossier irakien.

La pression semble s’intensifier sur l’Etat hébreu, alors que de nombreuses voix s’élèvent pour condamner son attitude envers Gaza pendant l’été, ainsi que la poursuite aveugle de sa politique de colonisation en Cisjordanie.

Pour l’Autorité Palestinienne, ces deux nouveaux signaux sont particulièrement forts. Si elle revendique 134 pays ayant déjà reconnu la Palestine (dont le Brésil et l’Argentine), le pas de ces deux pays d’Europe occidentale est un marqueur fort.

Actuellement, seuls sept pays d’Europe orientale ont reconnu la Palestine comme Etat : la République tchèque, la Hongrie, la Pologne, la Bulgarie, la Roumanie, Malte et Chypre.